Femme phare pour un continent : Hommage à Wangari Muta Maathai

De son enfance kenyane de 1940 à ce funeste dimanche du 25 septembre 2011, Wangari Maathai n’a pas ménagé sa force pour sillonner le monde et alerter sur les dangers qui menacent la planète Terre. Wangari restera dans l’histoire pour les femmes et pour le monde. L’exemple de son oeuvre, notamment la mise en place de la Ceinture verte, la cohérence de ses luttes sont une source d’inspiration pour chaque femme et chaque homme politique. Dans cette Afrique « pauvre de ses richesses », si, à tous les niveaux, chaque responsable pouvait réaliser le dixième du travail de cette combattante pour la terre, les arbres, les femmes, les Droits de l’Homme, le continent ferait un grand pas…
Femme de paix, de paroles et d’actes
Elle fonde le mouvement de la Ceinture verte (Green Belt Movement) en 1977 pour prévenir l'érosion du sol. Ce mouvement aura planté plus de trente millions d'arbres en 16 ans.
Elle concilie l’éducation de trois enfants avec sa fonction de dirigeante du « Maendeleo ya wanawake » (Conseil national des femmes du Kenya). Lors de son divorce, Wangari écope de quelques jours de prison pour avoir dénoncé la partialité du juge qui en accord avec son mari affirme qu’ « elle avait un trop fort caractère pour une femme et qu'il était incapable de la maîtriser ».
Par la suite elle fera plusieurs autres séjours en prison sous le président Daniel Arap Moi en demandant des élections multipartites, la fin de la corruption et de la politique tribale. Avec l’aide d’Amnesty International, non seulement elle sera libérée, mais elle aura un siège au Parlement en 1997. Elle prône l'utilisation constante de la nonviolence et des manifestations populaires avec l'aide des organisations internationales.
Wangari fonde également le Parti vert Mazingira en 2003 affilié à la fédération des Partis verts d'Afrique et aux Verts Mondiaux. Mwai Kibaki, le nouveau président la nomme, en janvier 2003, ministre-adjoint à l'Environnement, aux Ressources naturelles et à la faune sauvage.
Elle obtient le prix Nobel de la Paix en 2004.
En 2006, elle reçoit le titre de Docteur honoris causa de l'université Soka de Hachiouji-Tokyo. Le 9 octobre 2008, elle participe à la conférence de Lille (Forum mondial de l’économie responsable). Membre honoraire au Conseil pour l'avenir du monde depuis 2009, Wangari Muta Maathai s’est exprimée par ailleurs au travers de nombreux ouvrages, conférences, films, etc.
Oui, on ne verra plus le sourire de Wangari Muta Maathai, une invitation à la vie, à l’espoir et même au rêve d’une Afrique revivifiée grâce au combat intègre de ses citoyennes et de ses citoyens.
A vrai dire, Wangari, femme d’envergure ne peut pas vraiment mourir : elle renaît chaque seconde au travers de son combat, de ses idées, de son exemple mais surtout au travers de ses millions d’arbres plantés . Elle devient immortelle par la vie qu’elle a essaimé sur la terre du Kenya et au-delà.■
Niamoye Diarra
Honneurs, récompenses, distinctions, décorations : « Pour l'amour des arbres » (Nicolas Hulot et Gro-Harlem Brundtland signent la préface) (trad. Jean-Paul Mourlon), L' Archipel, 2005, 164 pp (ISBN 978-2841877096) Filmographie :
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